Les différents frais d'une SCPI : Comprendre pour mieux investir
- Maël
- 19 juil.
- 5 min de lecture

Bien comprendre les frais de SCPI pour investir en toute sérénité
Investir en SCPI (Société Civile de Placement Immobilier) est devenu, ces dernières années, une solution prisée par les investisseurs en quête de revenus réguliers, d’un accès facilité à l’immobilier et d’une diversification de leur patrimoine.
Toutefois, pour évaluer correctement la rentabilité d’un investissement en SCPI, il est impératif de comprendre la structure des frais qui l'accompagnent.
Contrairement à l'immobilier en direct, dont les coûts sont souvent concentrés sur les frais de notaire et les travaux, les SCPI présentent une palette de frais plus variée, répartie tout au long de la détention des parts. Ces frais peuvent considérablement impacter le rendement net final.
C’est pourquoi une analyse rigoureuse s’impose.
Dans cet article, nous allons détailler les différents frais liés à l’investissement en SCPI, afin de vous permettre de prendre des décisions éclairées, en toute transparence.
Les frais de souscription ou frais d’entrée
Les frais de souscription sont les premiers auxquels un investisseur est confronté. Ils sont généralement compris entre 8 % et 12 % du montant investi, ce qui peut sembler élevé au premier abord. Ces frais sont prélevés lors de l'achat des parts et servent principalement à couvrir les frais d’acquisition immobilière (droits de mutation, frais de notaire, commissions d’agences, etc.).
Il est essentiel de comprendre que ces frais ne sont pas perdus : ils sont intégrés dans la valeur du patrimoine immobilier de la SCPI.
Toutefois, cela signifie que pour espérer revendre ses parts sans perte, il faudra attendre que la valeur des parts augmente suffisamment pour compenser ces frais d’entrée. En d’autres termes, l’investissement en SCPI doit s’envisager à moyen ou long terme.
Les frais de gestion
Les frais de gestion sont récurrents et viennent en déduction des revenus générés par les biens immobiliers de la SCPI. Ils sont en général de l’ordre de 8 % à 10 % des loyers encaissés, mais peuvent parfois atteindre 12 % dans certaines SCPI.
Ces frais rémunèrent la société de gestion pour l’ensemble des missions qu’elle assume : gestion locative, entretien du patrimoine, choix des locataires, perception des loyers, suivi juridique, comptable et fiscal, etc.
Les frais de gestion ne sont pas visibles directement par l’investisseur, car ils sont déduits à la source avant la redistribution des revenus. Il convient donc de vérifier si les rendements affichés par la SCPI sont nets de frais de gestion, afin d’éviter toute confusion.
Les frais de cession ou frais de retrait
Dans le cas d’une SCPI à capital fixe, la revente des parts se fait sur un marché secondaire, organisé par la société de gestion. Des frais de cession peuvent alors s’appliquer, généralement autour de 5 %, bien que cela varie selon les SCPI.
Pour les SCPI à capital variable, le retrait des parts est plus simple mais reste soumis à des frais pouvant aller jusqu'à 5 % également. Il est donc important de prendre en compte ces coûts lors de la sortie de l’investissement.
Ces frais visent à couvrir les coûts administratifs liés au traitement des retraits ou cessions, ainsi qu’à maintenir l’équilibre du fonds dans le cas de retraits importants.
Les frais liés à la gestion des immeubles
Bien que non directement imputés à l’investisseur, les SCPI supportent des frais opérationnels liés à la gestion de leur parc immobilier : travaux, assurances, gestion locative externe, frais d’entretien, etc.
Ces frais sont financés par les revenus locatifs avant distribution, ce qui réduit mécaniquement le rendement servi aux associés. Il est donc utile de consulter les rapports annuels de la SCPI pour évaluer le niveau de ces dépenses.
Certaines SCPI optent pour une politique proactive de rénovation et de travaux afin de valoriser leur parc, ce qui peut générer un surcoût à court terme mais s’avérer bénéfique sur le long terme.
Les frais d’arbitrage
Dans le cadre de la gestion dynamique d’un portefeuille, une SCPI peut décider de vendre certains actifs pour en acquérir de nouveaux plus rentables. Ces opérations engendrent des frais : frais de notaire, commissions d’agence, fiscalité sur les plus-values, etc.
Ces frais d’arbitrage sont également supportés par la SCPI et viennent réduire la performance globale. Il est important d’évaluer la fréquence des arbitrages et leur pertinence stratégique dans les rapports de gestion.
Les frais annexes ou spécifiques
Certaines SCPI, notamment les SCPI fiscales (Pinel, Malraux, Déficit foncier), peuvent entraîner des frais spécifiques liés à leur nature.
Par exemple, des coûts de réhabilitation ou de transformation peuvent être intégrés dans les frais de gestion.
De plus, des frais de commercialisation peuvent exister pour les SCPI diffusées via des réseaux de distribution partenaires. Ces frais sont parfois inclus dans les frais de souscription, mais pas toujours.
Il convient donc d’être particulièrement attentif à la notice d’information et aux statuts de la SCPI avant tout investissement.
L’impact des frais sur la rentabilité réelle
L’accumulation de ces différents frais peut générer un écart significatif entre le rendement brut affiché par la SCPI et le rendement net réellement perçu par l’investisseur.
Prenons un exemple concret :
Montant investi : 10 000 €
Frais de souscription : 10 % soit 1 000 €
Montant réellement investi : 9 000 €
Rendement brut annoncé : 5 %
Revenus bruts annuels : 450 €
Frais de gestion (10 %) : 45 €
Revenus nets : 405 € soit un rendement net de 4,05 % sur la base de 10 000 €
En tenant compte du temps nécessaire pour amortir les frais d’entrée, la rentabilité réelle ne devient attractive qu’au-delà de quelques années.
Comment comparer les frais entre SCPI ?
Tous les frais ne se valent pas d’une SCPI à l’autre. Il est donc fondamental de comparer plusieurs indicateurs :
Le TDVM (Taux de Distribution sur Valeur de Marché), qui tient compte de la valeur réelle des parts,
Le report à nouveau, qui indique la capacité de la SCPI à lisser les revenus,
Le taux d’occupation financier, révélateur de la performance de gestion,
Les rapports annuels et notes d'information, pour identifier tous les frais cachés.
Une SCPI avec des frais plus élevés peut parfois offrir de meilleures performances nettes grâce à une gestion plus efficace ou une stratégie différenciante.
Conclusion
Les différents frais d'une SCPI : Comprendre pour mieux investir
Investir en SCPI représente une opportunité attractive pour générer des revenus passifs, accéder à l’immobilier tertiaire et diversifier son patrimoine sans les contraintes de la gestion directe.
Toutefois, comme tout investissement, il ne s’improvise pas.
Comprendre en profondeur la structure des frais associés est une étape essentielle pour évaluer la rentabilité réelle et la pertinence d’un investissement.
Ces frais, qu’il s’agisse de la souscription, de la gestion, des arbitrages ou encore des frais de sortie, peuvent paraître complexes au premier abord. Mais une fois bien identifiés, ils deviennent des leviers de sélection.
Une SCPI bien gérée, transparente et cohérente dans sa politique de frais peut offrir une performance nette stable et pérenne, même si ses frais initiaux semblent plus élevés que d’autres.
En somme, un bon investissement en SCPI n’est pas nécessairement celui avec les frais les plus bas, mais celui qui offre le meilleur couple rendement/risque après prise en compte de tous les coûts.
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